C’est au cœur de la Gascogne gersoise que se trouve le village de Lavardens, construit sur un éperon rocheux, et labellisé “Plus beau village de France” depuis 2011. Le château de Lavardens abrite un centre d’art géré par une association ; chaque année, afin de faire vivre le monument, des expositions et des activités culturelles aux thématiques diverses sont organisées par l’équipe d’animation et les bénévoles.
HISTOIRE
De la forteresse XIIe siècle à la Renaissance artistique
Mentionné en 1140 dans le cartulaire noir de la cathédrale d’Auch, le château de Lavardens s’élève sur un éperon rocheux surplombant la Gascogne. Par succession, le château devint propriété des comtes d’Armagnac et forteresse royale tantôt anglaise, tantôt française. La forteresse est prise d’assaut et tombe aux mains des troupes de Charles VIII de France en 1496 qui le détruisent en partie. Ainsi le château comtal reste dans cet état pendant 124 ans.
Représentation des fiançailles de Bonne d’Armagnac avec Charles Ier d’Orléans, neveu de Charles VI, le 18 avril 1410. Les deux fiancés s’échangent les anneaux devant témoins.
Les Frères de Limbourg (Herman, Paul et Jean), Les Très Riches Heures du duc de Berry, folio IV, verso : avril, entre 1412 et 1416, enluminure sur vélin, 22,5 x 13,6 cm, Musée Condé, Chantilly.



En 1752, une arrière-petite fille d’Antoine de Roquelaure vend l’édifice à Victor de Riquetti, marquis de Mirabeau qui se ruine en travaux et cède l’ensemble en 1765 au capitaine des dragons Laclaverie de Soupex. Une de ses filles, Phillipine Catherine et son mari acquièrent le domaine. Cependant, leurs enfants, voulant se débarrasser de l’édifice, peinent à trouver repreneur en 1850 car il est vidé de son mobilier à la Révolution française. Deux ans plus tard, le Château de Lavardens devient donc la proie des marchands de biens et est divisé en douze lots investis par douze familles.
Portrait d’Antoine de Roquelaure, Maréchal de France, par Mauzaisse. Le seigneur était borgne d’un œil.
Antoine de Roquelaure était chargé de protéger le roi. Il s’acquitte de sa tâche à plusieurs reprises, Henri IV subissant maints attentats au cours de son règne. Le dix-huitième attentat lui sera fatal : en 1610, Ravaillac le poignarde dans son carrosse en plein Paris.
HOUSEZ Charles-Gustave, Assassinat d’Henri IV et arrestation de Ravaillac le 14 mai 1610, 1859, huile sur toile, 140 x 118 cm, Musée national et domaine du château de Pau.
Faute d’entretien, la toiture s’effondre en 1923. La forêt envahissait déjà l’étage supérieur quand, en 1957, la municipalité décrète la destruction de l’édifice et sa transformation en carrière. Vincent Steux s’oppose à cette décision et change le destin du château qui est classé Monument Historique en 1961. En 1979, Hubert Mothe crée l’Association pour la Sauvegarde du Château afin d’assurer la restauration et l’animation de l’édifice.
Un travail associatif
En 1979, Hubert Mothe sauve le château d’une destruction imminente en créant une association de sauvegarde. Il s’entoure de bénévoles afin d’œuvrer à la restauration du monument et à son ouverture au public. Aujourd’hui encore, l’association est toujours garante de l’endroit. Répondant à l’espoir de développement économique et touristique du territoire, le château voit son chiffre de fréquentation augmenter au fil des ans. L’association considère que la culture constitue une force d’expression et de transmission des valeurs éducatives et citoyennes de notre société, qu’il est donc important de sauvegarder ce patrimoine et de le transmettre aux générations futures. L’association souhaite être autonome tout en plaçant l’humain au centre de ses préoccupations (tant dans la gestion que dans les expositions et l’accueil des publics).